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Ligue 1, Un avenir économique ?


       Alors que le football français est en pleine crise financière (chute des droits TV, dette de 114M € en ligue 1 en 2010/11) on peut commencer à s’inquiéter de l’avenir économique de la ligue 1.

Quels peuvent être les impacts de ces crises ? Peut-on espérer un impact des clubs à budget  « Qatari » ? Qui seront les perdants, les gagnants , comment la ligue va t’elle pouvoir retomber  financièrement sur ses pieds ?

Nous allons, pour cela, essayer d’expliquer les impacts de cette crise et d’analyser les propositions actuellement avancées par  l’UEFA et la FFF.

La crise Française

La crise du football français a débuté en 2008 et s’est largement accentuée entre 2009 et 2011 comme on peut le voir sur ce diagramme (fig 1)

Figure 1

 

(ndlr: produit hors mutation : revenu excluant les revenues de transferts; résultats net: bénéfice des clubs de ligue 1 et ligue 2)

Alors que les revenus attribués aux clubs étaient en augmentation, ces derniers, au contraire, ont été incapables de finir leur saison avec un bénéfice net ces deux dernières années.

En ce qui concerne le marché des transferts, il est facile de se rendre compte que les clubs français sont obligés de se servir de la vente de joueurs pour pouvoir rester économiquement stables (exemple: vente de Varane du RC Lens au Real Madrid, où le budget de vente de 10M€ est entièrement utilisé pour rattraper le manque financier due à la relégation, ou encore les ventes de l’AS Monaco toujours en déficit entre 96 et 141M€)

Qui plus est, ces problèmes financiers accentuent fortement les écarts entre les clubs, étant donné que pendant que les clubs endettés vendent pour se stabiliser, les clubs a situation stable continue à fortement acheter. (fig 2)

Figure 2

 

       C’est pour ces raisons qu’apparaît une forte augmentation de capitaux propres au sein des clubs afin de pérenniser ces derniers. L’exemple le plus probant étant bien sur celui du PSG et des Qataris, et c’est malheureusement ce genre d’exemple qui risque d’entraîner petit a petit le championnat français à devenir un business championship où les capitaux ne seront  plus gérés et contrôlés par la DNCG (direction nationale de contrôle de gestion)

Un projet Business pour solution?

       Alors que la DNCG demande à réformer le fonctionnement  de  la Ligue1, les présidents de clubs, tout d’abord contre cette idée, passent à l’offensive en proposant un championnat tourné vers un « big four » à l’anglaise (bien que bien moins perceptible ces deux dernières années) et un championnat à l’Allemande:

       En effet ils souhaitent transformer  la ligue comme suit :

       16 équipe dont 2 relégables et match barrage entre les 3 à 16emes.

       Format sûrement le plus rentable actuellement en Europe mais aussi le plus élitiste et enfonçant la ligue2 dans les plus profonds méandres…

       Alors que la ligue 2 n’a jamais été plus passionnante que ces deux dernières années avec du jeu, de l’engagement et un équilibre entre les clubs (14points séparant  le premier du dernier, 9points entre le premier relégué et le premier promu au bout de 13journées (tiers du championnat), cette proposition rendrait cette compétition vide d’intérêt et offrirait beaucoup moins de chance à des clubs comme Arles-Avignon de pouvoir vivre une ligue 1.

En ce qui concerne le big four a la française, les présidents proposent de favoriser  les clubs possédants de grands stades.

 (plus généralement les stades pouvant accueillir les matchs de l’équipe nationale:  Lyon, Marseille et Paris en priorité puis Lille. Rennes, Lens, Bordeaux et Saint-Étienne)

Elle consisterait à partager 60% des droits TV aux trois premiers clubs  pour que ceux-ci puissent se concentrer sur la C1 afin d’augmenter les revenus actuels et l’engouement à leur match, et les 40% restants en priorité aux 5 autres clubs pour que ceux-ci puissent devenir des outsiders et ainsi donc laisser une certaine animosité à la Ligue 1…

Ce qui donnerait sûrement un partage de cette forme(fig3):

Figure 3

 

Autant dire que la lutte pour la relégation deviendrait quasiment  plus intéressante à surveiller car moins financière et plus engageante.

La question qui tombe maintenant est de savoir si l’on souhaite un championnat français rentable mais vide de sens ou un championnat disputé (ou voir l’OM/PSG/OL relégué est encore possible) mais qui ne rapporte pas de sous ?

La FFF et l’UEFA n’ayant pas d’autre projet sous la main actuellement étudieraient donc actuellement cette possibilité… et  les rapports annuels de la DNCG ne pourront qu’ajouter  une pression à ces deux fédérations pour trouver  au plus vite  une solution.

Bilan

Le bilan économique français devient alarmant et aucune solution qui conviendrait à tous n’a encore été proposée. Nous risquons de trouver dans les années à venir une Ligue 1 capitaliste afin de la rentabiliser, et ainsi pouvoir ré attirer la convoitise des medias, au détriment d’une ligue 2 attirant de  plus en plus de spectateurs, passionné de foot de qualité (facilité d’accès grâce au projet Cfoot).