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Bordeaux : Grandeur et décadence en 5 dates


En à peine plus de deux ans, Bordeaux est passé du titre de champion de France, en mai 2009, à une place de relégable, en ce mois d’octobre 2011. Retour, en cinq dâtes, sur cette chute inexorable du FCGB.

30 mai 2009 – Près de 80 000 personnes sont rassemblées, place des Quinconces, à Bordeaux pour assister, sur écran géant, à la dernière journée du championnat de France de Ligue 1. Le FCGB affronte Caen, au stade Michel d’Ornano.

Bordeaux s’impose 1-0 grâce à un but de Yoan Gouffran. L’ex attaquant du stade Malherbe crucifie son ancien club qu’il envoie en L2 et, par la même occasion, permet aux Girondins de se hisser au sommet de la Ligue 1.

Un titre qui concrétise une belle saison sur les bords de la Garonne. Il récompense une fin de championnat exceptionnelle de l’équipe qui a enchaîné 11 victoires consécutives. Et ce n’est pas un luxe, car Bordeaux, avec 80 points, ne devance son dauphin marseillais que de trois unités.

La victoire bordelaise en Ligue 1 met fin à sept saisons d’hégémonie lyonnaise et propulse l’entraineur du FCGB, Laurent Blanc, dans la cour des grands. Après seulement deux saisons sur le banc girondin, le natif d’Alès commence à endosser son costume de super-héros-futur-potentiel-sauveur-du-foot-français.

A ce moment, tout va bien au Haillan. Le champion ne souffre d’aucune contestation et le jeu proposé par les Girondins convainc. Supporters du club, commentateurs et adversaires s’accordent à reconnaître la supériorité bordelaise. Tout ce beau monde s’attend à ce que l’équipe continue à dominer le championnat pour quelques temps.

Et c’est effectivement le cas. Puisque le FCGB enchaîne sur un début de saison 2009/2010 tonitruant. Si bien qu’à la trêve, l’équipe est sacrée « champion d’automne », avec 8 points d’avance sur Marseille. Mais ça, c’était avant le drame…

27 mars 2010 – Finale de la Coupe de la Ligue au Stade de France : Bordeaux, tenant du titre, affronte l’Olympique de Marseille. Cette rencontre est l’occasion pour les Girondins de se relancer alors qu’ils traversent une période difficile en championnat.

Mais face à eux, les Marseillais sont sur-motivés. En effet, cette finale est, pour eux, une chance d’enfin remporter un trophée après 17 ans de disette. De plus, l’OM n’est plus qu’à trois points du FCGB en Ligue 1. Le match promet donc d’être très disputé.

La première mi-temps est tendue. Beaucoup de fautes. Des cartons jaunes, dont un pour Brandao qui pourtant ne l’avait « pas touché ». Mais le jeu est fermé et le score reste nul et vierge à la mi-temps.

Mais, en seconde période, tout va s’accélérer. L’ancien défenseur bordelais, Souleymane Diawara ouvre le score de la tête, sur un corner de Lucho Gonzalez, à la 61e minute. Et, six minutes plus tard, c’est Mathieu « Petit vélo » Valbuena qui aggrave le score. Le milieu offensif réalise un une-deux avec Ben Arfa et frappe fort du gauche. Ulrich Ramé ne peut que toucher le ballon qui vient mourir au fond de ses filets.

Et le calvaire girondin continue à la 77e minute. Valbuena enroule un coup franc dont Mathieu Chalmé coupe la trajectoire. Malheureusement pour l’arrière latéral de Bordeaux, son contre surprend Ramé et offre le troisième but à Marseille.

Sané réduit le score à la 85e, de la tête, sur un coup franc de Wendel. Mais les Girondins ne reviendront pas et c’est Marseille qui remporte la Coupe de la Ligue. Alors que des dizaines de milliers de personnes se réunissent sur le Vieux-Port pour fêter le titre, ça commence à sentir le gaz sur au Haillan, sur la place de la Victoire et aux alentours du stade Chaban-Delmas à Bordeaux. Tous les supporters girondins sentent le vent tourner pour leur équipe.

30 mars 2010 – Les joueurs de Laurent Blanc affrontent l’Olympique Lyonnais en match aller des quarts de finale de la Ligue des Champions. Un duel entre deux équipes françaises qui concrétise un beau parcours de Bordeaux dans la compétition.

Les Girondins sont parvenus à se qualifier au premier tour en finissant premier d’une poule qui comptait le Bayern Munich, la Juventus de Turin et le Maccabi Haïfa. Avec 5 victoires et 1 nul, le FCGB impressionne.

Le club élimine ensuite l’Olympiakos (0-1 à Athènes à l’aller et 2-1, à Bordeaux, au retour) et parvient à sa hisser en quarts de finale de la Ligue des Champions. Mais le tirage au sort oppose Bordeaux à une équipe lyonnaise aux dents longues qui voit là l’occasion d’enfin dépasser ce stade de la compétition.

Bordeaux est en plein doute à l’époque. Après sa défaite en finale de la Coupe de la Ligue, le champion en titre patine en Ligue 1 et commence à montrer d’inquiétants signes de fatigue. Les principaux concurrents recollent et la première place est désormais en danger pour les Marine et Blanc.

Ce quart de finale est donc l’occasion pour l’équipe de se relancer. En dominant l’OL et en se qualifiant pour les demies de la Ligue des Champions, les joueurs bordelais pourront faire le plein de confiance pour finir la saison en beauté.

Malheureusement le scenario est tout autre. A Gerland, les Lyonnais ouvrent le score par Lisandro à la 10e minute sur une erreur de Ciani. Les Girondins parviennent à égaliser par Chamakh, 4 minutes plus tard, d’une belle tête piquée sur un centre de Gourcuff.

Mais Bordeaux doute et craque une deuxième fois à la 32e. Pjanic dribble dans l’axe et adresse un centre au second poteau. Benoit Tremoulinas est sur la trajectoire mais le Réunionnais évalue mal la trajectoire du ballon et loupe sa tête. Bastos, derrière lui, en profite pour récupérer la balle et bat Carrasso d’une puissante frappe du gauche.

Bordeaux perd pied et – surtout – perd confiance. Mais Bordeaux va également jouer de malchance en seconde période. A la 76e minute, Cissokho arrive lancé sur l’aile gauche. Il tente une frappe que Mathieu Chalmé dévie involontairement de la main. Pénalty ! Lisandro se charge de la transformer et scelle une importante victoire pour l’OL.

Au match retour, les Marine et Blanc s’imposent 1-0 au stade Chaban-Delmas. Mais cela est insuffisant et l’équipe est éliminée de la Ligue des Champions. Cette défaite suivie par la France entière finit de détruire le capitale confiance de Bordeaux et marque le début de la descente aux enfers de l’équipe.

22 janvier 2011 – Bordeaux se déplace à Angers pour affronter le SCO dans le cadre des seizièmes de finale de la Coupe de France. Le titre de champion de France 2009 est déjà loin pour le FCGB. En effet, l’équipe a terminé à une décevante cinquième place lors du championnat 2009/2010 et les principaux artisans de la victoire de mai 2009 ont quitté le club.

Laurent Blanc est devenu sélectionneur de l’équipe de France. Il est remplacé par Jean Tigana au poste d’entraîneur de Bordeaux. Et, après quatre journées de Ligue 1 2010/2011, Yoann Gourcuff signe chez l’ennemi lyonnais pur 22 millions d’euros. Quant à Marouane Chamakh, en fin de contrat, il est parti se mesurer au football anglais, à Arsenal.

En ce début d’année 2011, les Bordelais, pas glorieux en championnat espèrent profiter de la Coupe de France pour obtenir un ticket en Europa League et sauver une saison qui s’annonce encore une fois décevante.

A ce titre, le déplacement à Angers, alors pensionnaire de Ligue 2, ne semble pas très compliqué pour l’équipe de Tigana. Mais seulement voilà, alors que tous les fidèles du club y croient devant leur télé, les Girondins se montrent extrêmement fébriles et s’inclinent 1-0 sur un but de Renouard à la 65e minute.

Une énorme déception pour tout le peuple bordelais qui comprend alors que l’équipe est engluée dans un processus inéluctable de chute. Peu à peu, la flamme girondine faiblit et elle menace de plus en plus de s’éteindre.

Bordeaux termine ensuite la saison sur les rotules, à la 7e position, en Ligue 1, avec plus de 25 points de retard sur le champion, Lille, confirmant qu’en un an et demi, le club est passé du statut de cador du championnat de France et à celui d’équipe moyenne du ventre mou. Tigana démissionne à la fin de la saison, dégoûté. Il part en froid avec les dirigeants, les joueurs et le public du stade Chaban-Delmas.

7 août 2011 – Match d’ouverture de la saison 2011/2012 en Ligue 1 à Bordeaux. Les Marine et Blanc reçoivent l’AS Saint-Etienne. Les supporters girondins sont meurtris par les deux dernières saisons du club mais veulent croire en un redressement de l’équipe pour l’année à venir.

Même si l’effectif girondin s’est encore amenuisé et que les joueurs encore présents affichent un niveau plus proche de celui de la Ligue 2 que de la Ligue des Champions, le public de Chaban-Delmas espère que la nomination de l’ancien coach sochalien, Francis Gillot, en tant qu’entraîneur du FCGB permettra à l’équipe de se sublimer et de relever la tête.

Mais tout ce beau monde va être vite calmé puisqu’à la mi-temps, Saint-Etienne, mène déjà 2-0. A la 18e minute, Ciani envoie le ballon au fond de ses propres filets en reprenant du gauche un centre de Sakho qui avait, au préalable, enrhumé Mathieu Chalmé. Et, à la 31e, sur une touche côté droit, mal repoussée par N’Guémo, Pierre Emerick Aubameyang envoie le ballon dans la lucarne opposée de Carrasso alors qu’il voulait centrer. La malchance n’a donc toujours pas quitté Bordeaux.

Jussié réduit le score sur pénalty à la 56e, mais le FCGB ne parvient pas à recoller au score et il faut un Carrasso de grande classe pour que l’ASSE n’en mette pas un troisième.

Cette défaite préfigure le début de saison exécrable de Bordeaux qui, après 10 journées de championnat pointe à la 18e place, parmi les relégables, avec seulement 8 petits points au compteur.