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PSG : Le mur Sirigu


Salvatore Sirigu, l'ange gardien du PSG

Salvatore Sirigu. Jamais un gardien du Paris Saint-Germain n’aura aussi bien porté son prénom. Pourtant quand le portier italien signe le 28 juillet 2011 celui-ci était inconnu du public français et nombreux pensaient qu’il se cantonnerait à un rôle de simple doublure de Nicolas Douchez dont la signature au Paris Saint-Germain était encore toute récente. Orphelin de ses deux portiers de la saison précédente (Apoula Edel et Grégory Coupet), Sirigu a été recruté dans l’urgence en raison de la légère blessure de Nicolas Douchez alors qu’il n’était pas le premier choix. Effectivement, des gardiens de buts tels que Sébastien Frey ou Julio Sergio entre autres ont été sondés. Mais quelques mois plus tard, le gardien transalpin, n°3 dans la hiérarchie de Cesare Prandelli à l’époque, a su s’imposer aux yeux de ses entraineurs, de ses supporters mais aussi des observateurs et des médias qui n’ont pas toujours été tendres avec lui.

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Top 10 : les gardiens-buteurs


Au football, le poste de gardien de but est un véritable sacerdoce. Un rôle souvent ingrat, isolé du reste de l’équipe, loin derrière les joueurs de champ, pour lequel il faut être, de la première à la 94e minute de jeu, extrêmement concentré pour éviter de commettre l’irréparable.

Mais c’est également un poste qui peut procurer de grandes joies à ceux qui l’occupent. Ils ont la possibilité de sauver leur équipe et, parfois, de leur faire gagner un match grâce à une parade, un arrêt ou une sortie dans les pieds d’un attaquant qui se présente seul face à leur but.

Et pourtant, ce n’est pas là la seule manière pour un gardien de but d’offrir une victoire à son club. En effet, il existe certains portiers pour qui le jeu au pied n’a aucun secret. Ils affichent une technique qui ferait certainement rougir bon nombre de leurs coéquipiers et sont capables de marquer des buts.

Que cela soit sur coup-franc, à la dernière minute sur corner ou après une folle chevauchée balle au pied, quelques goals se sont faits la spécialité de se transformer en arme offensive redoutable. Et, comme nous allons le constater grâce à ce Top 8 des meilleurs gardiens-buteurs, les portiers sud-américains se débrouillent plutôt pas mal à ce jeu-là.

– Mise à jour effectuée le 24 septembre 2012 –

10 – Danijel Subasic : En mai 2012, à l’occasion de la 38e journée de Ligue 2, l’AS Monaco et Boulogne sont à égalité (1-1) sur la pelouse des Nordistes. A la 56e minute, les Monégasques obtiennent un bon-coup franc à moins de 20 mètres et en face des cages adverses.

Danijel Subasic, gardien international croate du club du Rocher, se propose pour le frapper. Il place le ballon avec application et frappe le coup de pied arrêté avec une précision d’orfèvre.

Le tir, pas vraiment puissant mais extrêmement bien placé, vient mourir dans le petit filet côté ouvert. Un but qui permet à l’équipe de la principauté de clore sa saison en beauté grâce à une victoire en terres boulonnaises (1-2).

Malheureusement, les joueurs et les dirigeants de la Côte d’Opale n’ont que très peu apprécié le geste. Ils l’ont pris pour une provocation de la part de leurs adversaires. Les esprits s’échauffent et Pascal Planque, entraîneur de Boulogne, ainsi que son président et un membre de son staff sont expulsés.

9 – Ali Ahamada :  La scène se déroule samedi 22 septembre 2012, Toulouse est mené sur sa pelouse par le Stade Rennais (1-2). Cette rencontre de la 6e journée de Ligue 1 2012-2013 doit se terminer dans quelques secondes. Le TFC obtient un coup-franc à une quarantaine de mètres des buts bretons.

Frappé par une vision, selon ses propres mots, Ali Ahamada, le portier haut-garonnais de 22 ans, décide de monter pour prêter main forte à ses coéquipiers en vue de l’égalisation.

Le coup de pied arrêté est bien frappé. Le ballon se dirige en direction du point de penalty. C’est à ce moment que le gardien toulousain surgit, telle une fusée jaune, en se jetant, la tête en arrière pour reprendre le ballon du sommet de son crane.

Ce geste peu académique trompe néanmoins Benoît Costil, son homologue rennais, et permet au TFC d’arracher un match nul qui semblait bien compromis encore 10 secondes plus tôt. Il s’agit du premier but marqué par un gardien dans l’élite français depuis 1996 et celui de Grégory Wimbée.

– Mise à jour effectuée le 24 septembre 2012 –

8 – Grégory Wimbée : Le 29 novembre 1996, au stade Marcel-Picot, l’AS Nancy Lorraine affronte le RC Lens pour le compte de la vingtième journée du championnat de France de première division. L’équipe lorraine est en difficulté et lutte déjà pour le maintien. Elle se soit donc de faire un résultat contre les Nordistes.

Et pourtant, ce sont les Lensois qui mènent 1-0 dans les dernières minutes de la rencontre. Nancy pousse pour égaliser mais n’y parvient pas. Alors, ni une ni deux, Grégory Wimbée, de retour au club cette saison-là, décide de monter aux avant-postes pour porter secours à ses attaquants.

Et bien lui en a pris puisque sur sa montée, le ballon lui arrive dans les pieds. Il frappe du droit et envoie le ballon au fond du filet. Ce qui permet à son club d’arracher le nul et à lui de passer sur toutes les télés du monde, déambulant sur le terrain, fou de joie d’avoir réussi à égaliser. Malheureusement, à la fin de la saison, Nancy ne parviendra pas à se sauver de la relégation. Qui a dit « tout ça pour ça… » ?

7 – Dimitar Ivankov : Il est difficile, comme ça, à brule pour point, de citer un grand gardien bulgare qui a marqué l’histoire du foot. Borislav Mikhailov, peut-être, qui reste, à ce jour, le portier le plus charismatique de la Bulgarie, mais il ne nous intéresse pas pour ce sujet.

Non, c’est plutôt un de ses compatriotes moins connu et au profil un peu plus atypique qui attire notre attention ici. Il s’agit de l’ancien gardien du Levski Sofia : Dimitar Ivankov. Au cours de sa carrière, ce dernier, est devenu un véritable spécialiste des tirs aux buts. Et pas seulement pour les arrêter. Pour les marquer aussi !

Au cours de sa dizaine d’années passée à garder les cages de Sofia, Ivankov commence à s’exercer aux tirs de pénaltys. Il en marque quelques uns mais c’est après son transfert en Turquie, à Kayserispor, puis Bursaspor ensuite, qu’il devient un véritable spécialiste. Si bien qu’il compte, à l’heure actuelle, 17 buts à son compteur. Avec, en tête de ses performances, un match exceptionnel en finale de la coupe de Turquie pendant lequel il offre le titre à Kayserispor en stoppant trois pénaltys et en en transformant deux autres.

6 – Peter Schmeichel : Avec une dizaine de buts à son compteur, le gardien danois de Manchester United est un des meilleurs gardiens-buteurs de l’histoire du football. La plupart de ses réalisations ont été effectuées en fin de match, sur corner, alors que son équipe était menée.

Ce fût notamment le cas, en 1995, en coupe d’Europe. Manchester United, invaincu depuis de nombreuses rencontres à Old Trafford reçoit le Rotor Volgograd. A une minute de la fin du match, les Russes mènent d’un but. Les Red Devils obtiennent un corner.

C’est le moment que choisi le portier danois pour monter et se positionner dans la surface adverse. Une habitude qu’il tient de l’époque où il évoluait sous les couleurs d’Hvidovre, petit club du Danemark. Une bonne habitude, semble-t-il, puisque sur ce corner, Peter s’élève plus haut que tout le monde et égalise de la tête.

5 – Jorge Campos : Le gardien mythique de la sélection mexicaine a débuté sa carrière en tant qu’avant-centre. Et, même si, il a rapidement reculé pour devenir gardien de but, son goût pour l’attaque ne s’est, lui, jamais envolé.

L’ancien international aux 130 sélections, surtout connus pour sa petite taille et les couleurs de ses maillots, aimait partager ses matchs en deux : une mi-temps dans les buts, une mi-temps sur le champ, en attaque.

Une pratique qui lui a permis de marquer jusqu’à 14 buts au cours de la même saison avec le club mexicain d’UNAM. Il reste, à l’heure actuel, l’un des gardiens-buteurs les plus réputés et les plus marquants de l’histoire du foot mondial.

4 – Hans-Jörg Butt : Il a participé à 324 rencontres de Bundesliga au cours desquelles il a marqué 26 buts, tous sur pénalty. Avec ces stats, Hans-Jörg Butt est le portier le plus efficace de l’histoire du championnat d’outre-Rhin.

Après être passé par Hambourg, Benfica et le Bayer Leverkusen, Butt est actuellement remplaçant au Bayern Munich. Ne jouant plus beaucoup il n’est plus en mesure d’ajouter des buts à son compteur actuellement. A vrai dire, il n’a plus marqué depuis la saison 2005/2006.

Il faut dire que sa spécialité lui avait réservé une mauvaise surprise lors de la saison précédente. Alors que le Bayer Leverkusen reçoit Schalke 04, le portier convertit un pénalty à la 76e minute, permettant à son équipe de mener 3-1. Mais, il prend trop de temps pour regagner ses cages. Ce dont profite Mike Hanke pour le lober et réduire immédiatement le score sur le coup d’envoi. On se dit qu’après ça, Butt a certainement décidé de se calmer sur les tirs de pénaltys.

3 – René Higuita : Gardien de légende, René Higuita est doté d’un charisme et d’un culot qui lui permettront tout au long de sa carrière de marquer tous les amateurs de football à travers le monde.

S’il est bien évidemment mondialement réputé pur son « coup du Scorpion », il restera longtemps dans les annales du foot pour être un grand gardien-buteur. Celui qu’on surnomme « El Loco » a marqué 44 buts, principalement sur coup-francs et pénalty.

Le plus célèbre d’entre eux étant certainement la frappe en pleine lucarne qui permet, en 1995, à son club de Medellin d’égaliser face à River Plate. Ce but propulse les deux équipes en prolongation durant laquelle Higuita refera parler la poudre en inscrivant un pénalty. Y’a des mecs comme ça…

2 – Jose Luis Chilavert : le portier paraguayen est surtout connu pour avoir été élu meilleur gardien de la coupe du Monde 1998. Mais, au cours de sa carrière, il a réalisé beaucoup d’autres performances. Parfois médiocres – les supporters du RC Strasbourg, s’il en reste, s’en souviennent -, parfois exceptionnelles.

Avec un total de 54 buts inscrits, Jose Luis Chilavert fait figure de renard des surfaces parmi les gardiens de but. Si, en France, on se souvient surtout d’un mec avec un certain embonpoint venu tenter de relancer sa carrière dans l’Est, dans son pays, il fait figure de meilleur footballeur de l’histoire.

Doté d’un pied gauche aussi puissant que précis, Chilavert est un véritable spécialiste des coup-francs. Et ses homologues argentins ont pu en faire l’amère expérience du temps où il évoluait sous les couleurs du Velez Sarsfield. Sa performance la plus marquante reste son triplé inscrit, en 1999, contre l’équipe de Ferro Carril Oeste.

1 – Rogerio Ceni : Si un jour vous croisez un gardien-buteur et qu’il vous demande « alors, c’est qui, l’patron ? ». Eh bien, vous pourrez, sans crainte lui répondre « Rogerio Ceni ».

Celui qui pendant toute sa carrière pratiqua la monogamie footballistique en ne quittant jamais le club du Sao Paulo FC, détient, à l’heure actuelle, le record absolu de buts marqués par un gardien : 84 réalisations.

Ceni est bon sur sa ligne, mais sa valeur ajoutée réside dans son jeu au pied. Et visiblement, il ne s’en sert pas que pour relancer mais aussi pour tirer coup-francs et pénaltys. En 2005, il parvient même à terminer le championnat avec 10 but à son compteur. Comme quoi, au Brésil, tout le monde est un peu attaquant…

Ce classement des 10 meilleurs gardiens-buteurs est totalement subjectif. Bien entendu, de nombreux autres gardiens ont marqué des buts au cours de leur carrière et mériteraient de figurer dans ce top 10. Alors, si vous voulez nous signaler une injustice dans ce domaine, n’hésitez pas, les commentaires sont là pour ça !

Gardien de légende : Higuita et son coup du Scorpion


Stade de Wembley, 6 septembre 1995. L’Angleterre et la Colombie s’affrontent lors d’un match amical. Alors que les deux équipes sont encore à 0-0, les Anglais ont le ballon en attaque sur l’aile droite.

La balle revient au centre vers le milieu de terrain, Jamie Redknapp qui reprend sans contrôle et tente de surprendre la défense adverse par un centre-tir. Mais il est raté et ne semble pas en mesure d’inquiéter le gardien colombien, René Higuita. C’est le moment que ce dernier va choisir pour « piquer » tous les spectateurs dans le stade et devant leur télé en effectuant l’un des plus beaux gestes de gardien de l’histoire de football : le coup du Scorpion.

Le coup du Scorpion entre dans la légende

Alors que le ballon se dirige vers sont but, Higuita recule, se place face à la frappe et, au dernier moment se jette en avant. Au moment où la balle passe au dessus de lui, et alors qu’il est toujours en l’air, le gardien la propulse hors de sa surface à l’aide de ses talons.

« Je n’arrêtais pas d’essayer de faire des choses différentes sur le terrain. J’imaginais des gestes techniques originaux toute la journée et ensuite je les répétais pour pouvoir les réaliser en match. J’aimais sortir de la surface pour dribbler des joueurs, ou amortir les ballons entre les fesses et le sol pour m’asseoir dessus », raconte-t-il des années plus tard dans un entretien accordé à la revue colombienne Revista Soho.

Il avouera également qu’à la base, son intention était plutôt de bloquer le ballon entre ses chevilles. Mais en 1990, alors qu’il tourne un sport publicitaire avec des enfants, en tentant le geste, René dégage involontairement le ballon avec ses talons. Une parade qui tape immédiatement dans l’œil des spectateurs lors de la diffusion de la pub.

Les supporters du Nacional de Medellin, son club d’alors, lui réclament ce geste. Il s’exécute quelque fois à l’entraînement. De quoi ravir ses admirateurs. Mais Higuita ne veut pas en rester là : « Tout le monde était content, mais j’attendais le moment que m’arrive un ballon en cloche et pas trop puissant, à parfaite hauteur, pour pouvoir le réaliser durant un vrai match. »

Et le tir parfait arrive donc ce jour de septembre 1995, à Wembley. « J’ai vu le ballon arriver, je me suis dit «c’est celui-là!» et je me suis lancé, explique le portier. À cet instant, il y a eu dans les tribunes un murmure que je n’avais encore jamais entendu, et que jamais je n’ai réentendu ensuite. C’est après que commencèrent les ovations. »

Un geste jusqu’alors totalement inédit et d’une telle originalité qu’il est encore difficile de le décrire par des mots. Cette figure n’est évidemment pas décisive car le tir anglais n’était pas dangereux et que l’arbitre avait sifflé un hors-jeu mais elle est si difficile à réaliser et accomplie avec tant de classe que, sur le moment, tous les amateurs de foot restent bouche-bée.

Huiguita, ce portier fantasque, dans la pure tradition des gardiens sud-américains, vient de nous scotcher. Et c’est certainement pour des moments tels que celui-là que des millions de personnes aiment regarder des matchs de foot !

Prises de risque

Et ce qui est sûr, c’est que ce bon vieux René, avec sa moustache et sa coiffure toute en volume, longueur et boucles brunes, est un gardien qui sait faire le spectacle. Si le match auquel il participe est nul où si son équipe traverse un passage à vide, on sait qu’on peut compter sur lui pour, l’espace de quelques secondes, égayer la partie.

Malheureusement pour ses coéquipiers, c’est très souvent au prix d’une énorme prise de risque. C’est le cas lors de l’affrontement entre la Colombie et le Cameroun en huitièmes de finale du Mondial 90. Le temps règlementaire s’est achevé sur le score de 1-1. Alors que les deux équipes jouent les prolongations, Higuita sort de sa surface avec le ballon et le perd face à Roger Milla. Ce dernier en profite pour inscrire le but de la victoire pour sa sélection dans le but vide.

Une vie agitée

Un coup dur pour le grand René, mais, malheureusement pour lui, pas le premier ni le dernier. Né le 28 août 1966 dans un quartier pauvre de Medellin, d’une mère célibataire qui meure peu de temps après, René est élevé par sa grand-mère. Son enfance se déroule dans un contexte économique et social très compliqué.

Selon la légende, il serait devenu gardien par hasard, en remplaçant un portier blessé lors d’un match de jeune. Il était plutôt buteur à la base. Un rôle qu’il n’abandonnera pas vraiment puisque René Higuita est également réputé pour avoir marqué plus de 40 buts dans sa carrière professionnelle. La plupart sur coup-franc.

En 2004, Higuita, met sa carrière de joueur entre parenthèses pour entraîner les gardiens de la sélection colombienne et du club de Aucas de Quito, en première division équatorienne. Mais l’aventure est de courte durée : Higuita est contrôlé positif à la cocaïne (Naître à Medellin, ça n’a pas de prix…) et est démis de toutes ses fonctions.

Un coup dur pour lui mais il en faut plus pour abattre « El Loco », comme le surnomment ses coéquipiers et ses fans. L’année suivante, en 2005, Higuita participe à une émission de télé-réalité de relooking extrême (« Cambio Extremo », en VO). Il subi, entre autres, une opération de chirurgie esthétique, devant les caméras. A l’époque René espère que cette apparition à la télé va lui permettre de redémarrer sa carrière.

Et bizarrement c’est la cas. Si bien que deux ans plus tard, en 2007, il rechausse les crampons pour devenir le nouveau gardien de Guaros de Lara, promu en première division vénézuelienne. Il poursuit ensuite en troisième division colombienne, au Deportivo Rionegro. Il a alors 41 ans !

Finalement, le 25 janvier 2010, à l’âge de 43 ans, René Higuita raccroche définitivement les crampons. Il célèbre son jubilé à Medellin devant plus de 20 000 spectateurs. Il gratifie ces derniers de deux de ses spécialités : un but sur coup-franc et, bien entendu, un dernier Coup du Scorpion.

Ce geste qu’il a inventé et qui, selon ses propres mots, « a été si important qu’il m’a rendu plus célèbre que le fait de jouer en sélection, de tirer les coups francs, de dribbler des adversaires jusqu’à l’autre bout du terrain, ou de faire un relooking extrême. Le «Scorpion» m’a laissé une marque indélébile. » Et a laissé un souvenir impérissable dans la mémoire de tous les amateurs de football qui ont eu le plaisir d’admirer cette parade exceptionnelle !

De la facilité de critiquer les gardiens


Si Ruffier et Douchez se sont vus, à juste titre, couverts de louanges médiatiques cette année, certains autres gardiens ont, eux, subi les foudres des journalistes sportifs. Et la palme du gardien de but de Ligue 1 le plus critiqué cette année, est, sans conteste, attribuée à … Apoula Edel !

Le jeune portier du PSG s’est littéralement fait flinguer, tout au long de l’année dans la presse. Il est vrai qu’il a commis plusieurs erreurs qui ont certainement coûté quelques points à son équipe. Mais est-il le seul joueur du PSG à s’être troué ? Certainement pas. Seulement, pour les gardiens, on a souvent tendance à ne retenir que les erreurs et vite oublier les gestes décisifs.

Et, en fin de compte, Edel n’a pas réalisé une si mauvaise saison que ça.  Selon des statistiques publiées par lequipe.fr et le moustachefootballclub qui prennent en compte le taux de sauvetage des gardiens de Ligue 1 pour la saison dernière, il est le septième portier le plus efficace. Avec 73,9 % de tirs cadrés arrêtés, il est même plus de deux points au-dessus de la moyenne.

A titre de comparaison, son compère parisien, Grégory Coupet affiche un taux beaucoup plus bas : 67,3 %. Ceci n’est qu’un exemple mais il illustre assez bien la méconnaissance dont peuvent souffrir les gardiens de but. Alors pour corriger tout ça et faire prendre conscience des spécificités de ce poste important (certainement le plus important dans une équipe de foot) à ses lecteurs, Football Anatomy a décidé de leur consacrer cet article.

Des compétences bien particulières

Il fut une époque où les entraîneurs, certainement trop peu conscients encore de l’importance du poste, se contentaient d’une séance de frappes et de centres en guise d’entraînement des gardiens. Heureusement, ce temps est aujourd’hui largement révolu. Les entraîneurs de foot professionnels ont bien compris que leurs portiers se devaient d’être au top de leur forme pour que l’équipe espère faire bonne figure en championnat. Et pour cela, ils ont besoin d’entraînements spécifiques adaptés aux compétences techniques dont ils doivent faire preuve.

Selon Jose Sambade, entraîneur des gardiens du Deportivo la Corogne, « l’évolution du football s’est passée au travers de la croissance physique des joueurs. […] Pour le portier, la considération est encore plus accentuée : le numéro un moderne a un physique de « Superman » ».

La force apparaît donc comme une caractéristique essentielle pour un gardien de but, dans le football moderne. Une force qui doit être encore plus développée lorsque le portier est petit de taille.

Réflexes, détente, sens du jeu, jeu au pied de qualité et autorité sont les autres compétences spécifiques dont doit savoir faire preuve tout gardien. Pour cela, à partir d’un certain niveau, des entraînements spéciaux sont mis en place.

L’entraînement du gardien : un travail fastidieux

Peut-être que certains lecteurs qui se sont un jour essayé au poste de gardien ont des mauvais souvenirs du genre : « Je suis tout petit dans une cage bien trop grande pour moi et, pendant l’échauffement, mes coéquipiers enchaînent des frappes de mules à bout portant… » Une expérience qui peut s’avérer traumatisante, bien entendu et qui peut en décourager beaucoup. Mais, pour ceux que cela motive encore plus, c’est ainsi que début souvent l’histoire d’amour avec un poste à part dans une équipe de football. Ils sont alors équipés mentalement pour se lancer dans l’aventure.

Le rôle du portier est très complexe. Nul ne peut prévoir quelle sera le type d’actions auxquelles il devra faire face ni quelle sera la fréquence de sa sollicitation lors d’une rencontre. Il est donc raisonnable de dire que les capacités de coordination du gardien ont une grande d’importance dans son rendement. Si on ne sait pas à quelles situations il devra faire face, il est indispensable de travailler ses compétences physiques qui lui serviront dans tous les cas pour protéger son but.

Pour les gardiens de haut niveau, les entraînements sont très exigeants. Ils y travaillent quotidiennement la souplesse, les réflexes, les prises de balle, les sorties aériennes, les duels et les relances. Le but est d’acquérir des automatismes. Pendant l’entraînement du portier, « il faut abandonner totalement  les formes d’improvisation », explique Jose Sambade. Le préparateur de la Corogne préconise de répéter des exercices. « Les répétitions doivent être peu nombreuses, mais effectuées jusqu’à l’intensité limite, pour se rapprocher ainsi du match », précise-t-il. L’entraînement du gardien devient un véritable sacerdoce durant lequel certains gestes vont être répétés jusqu’au conditionnement physique du sujet. Ainsi, il sera capable d’adopter certains comportements lors de certains types d’actions de match bien définis. Le but est, semble-t-il, de réduire le facteur chance autant que possible.

En match, concentration extrême

Contrairement à certains de ses coéquipiers qui évoluent sur le champ, le gardien ne peut pas se permettre d’improviser ou de se livrer à des actions spectaculaires, sans filet. Son rôle est de protéger la cage, coûte que coûte. Peu importe la manière, il ne sera satisfait de son match que s’il parvient à préserver son but inviolé.

Et, encore une fois contrairement à ses coéquipiers qui évoluent sur le champ, le portier ne doit pas faire d’erreur. En effet, si un milieu ou un défenseur trébuche, glisse ou s’enflamme et perd la balle, il sait qu’il dispose de joueurs derrière qui pourront éventuellement rattraper sa boulette. Pour le gardien, ce n’est pas le cas. Une faute de main, un mauvais appui, une seconde de déconcentration et il est obligé d’aller chercher le ballon dans ses filets. Et c’est ainsi que, très souvent, des gardiens subissent les foudres des supporters et des médias alors qu’ils sont excellents mais qu’ils ont eu le malheur de prendre un ou deux buts « casquettes ». Apoula Edel a du bien s’en rendre compte cette saison.

Le gardien de but se doit donc d’être extrêmement armé sur le plan psychologique. Il doit faire preuve d’un mental à toute épreuve et rester concentré sur le jeu du coup d’envoi jusqu’au coup de sifflet final. Alors qu’un joueur de champ peut, lui, se permettre de laisser retomber la pression pendant le match.

Mais si les joueurs de champ n’ont pas forcément besoin de faire preuve d’une concentration équivalente à celle de leur portier, ce dernier est désormais obligé de travailler sa technique balle au pied et son sens du jeu. Il dispose en effet, d’une position stratégique sur le terrain. Il a une vue d’ensemble du positionnement de son équipe et doit donner de la voix pendant la rencontre pour replacer ses coéquipiers. De plus, maintenant qu’il n’a plus le droit de se saisir du ballon à la main lors d’une passe en retrait d’un de ses défenseurs, le gardien de but doit désormais savoir se débrouiller balle au pied pour assurer ses relances. Il a également besoin d’une certaine technique car, lorsque son équipe domine, le portier moderne se place en position de libéro. Il peut donc être conduit à participer au jeu en récupérant une passe en profondeur adverse ou en avortant une contre-attaque grâce à sa position avancée.

Un poste exigeant pour des passionnés

Le poste de gardien de but apparaît donc comme extrêmement exigeant autant sur le plan technique que physique. Le portier doit subir des entraînements très lourds et très répétitifs et faire preuve d’un mental à toute épreuve lors des rencontres officielles.

La plupart des jeunes footballeurs rêvent de devenir attaquants pour avoir plus de chance de savourer le bonheur et l’émulation du but qu’on marque. Mais certains se tournent vers le poste de gardien qui, lui aussi, peut procurer d’encore plus belles sensations. Si pousser la balle au fond des filets est un instant très jouissif pour un footballeur, ce n’est rien comparé à la sensation de plénitude que procure pour un gardien, l’arrêt d’un tir au but qui permet à son équipe de se qualifier.

Si vous vous sentez l’âme d’un gardien, n’ayez pas peur et ne vous laissez pas impressionner par ces fantasques attaquants qui ne pensent qu’à une chose : vous allumer ou vous ridiculiser par un lob ou un crochet. Vous vous ferez peut-être avoir au début, mais à force de vous entraîner et en prenant confiance en vos capacités, vous parviendrez bien vite à semer le doute dans leur esprit avide de gloire.

Et, pour rendre hommage à tous les gardiens du monde, amateurs ou professionnels, voici une sélection de 50 arrêts exceptionnels :